En 1911, Joseph Seiler fit construire une salle de concert à l’arrière du café qu’il exploite rue Nationale. C’est la Konzerthalle Seiler, haut lieu de la vie culturelle et festive de Yutz. Chaque 27 février, la population y fête l’anniversaire de Guillaume II, empereur d’Allemagne et roi de Prusse. Cette journée le liesse populaire voit les élus assister à un banquet suivi des prestations des sociétés de musiques et chants et d’une soirée dansante.
Dès le début de la première guerre mondiale, un décret impérial interdit toutes fêtes publiques. Les salles de classes des écoles et de concert Tivoli, Konzerthalle, servent de cantonnement aux troupes allemandes qui montent au front.
En 1916, le service sanitaire de l’armée allemande réquisitionne la Konzerthalle pour y installer un Seuchenlazarett-Hopital des soldats contagieux venant des tranchées atteints entre autre du typhus.
En 1918, l’Alsace-Lorraine redeviennent françaises. Joseph Seiler, citoyen allemand est expulsé, jugé indésirable. Ses biens sont réquisitionnés et vendus au profit du Trésor Public.
C’est Jean Bestien qui rachète le café et sa salle des fêtes en 1922.
La salle de concert est très fréquentée par toutes les sociétés de musique, nombreuses à Yutz : la Musique du Chemin de fer, la société de musique de Lorraine, l’Union Musicale, la Lyre, la Solidarité, le Club Oranie de Macquenom, les Mandolinistee et l’orchestre symphonique. Les concerts et soirées de gala réunissent tout Yutz dans une salle souvent trop petite.
Chaque dimanche après midi, des bals y sont donnés. Les nombreux participants dansaient ou écoutaient la musique en dégustant la bière de Basse-Yutz.
En 1929, dès l’officialisation de la fête des mères, le conseil municipal et les enseignants organisent des premières fêtes des mères. Les élèves montent sur scène pour interpréter saynètes, réciter des poèmes ou interpréter des chants devant des mamans méritantes.
En 1920, les jeunes filles et les mères de famille peuvent suivre des cours de couture dispensés par un maître couturier.
Des travaux sont entrepris en 1932 par Jean Bestien. Ce sont les époux Louis Clément qui rachètent l’établissement. Une piste de quilles est installée sur la partie gauche de la salle de concert.
En 1940, l’armée allemande dépossède Louis Clément de la salle qui sert de dépôt de vivres, installe un nouveau gérant (Frédéric Wasser) et rebaptise la salle en « Das Deutsche Haus », la maison allemande. Des réunions ou manifestations de germanisation y sont organisées.
La salle subit de nombreux dégâts durant la guerre.
En 1944, après la libération de Yutz, l’armée américaine y organise des concerts de jazz destinés au soutien du moral des troupes.
Après réparations, l’exploitation du café Français et de la salle est reprise par les époux Clément.
Seule salle des fêtes de Yutz, bals, concerts et de nombreuses manifestations Yussoises y sont organisées.
En 1993, le bâtiment est racheté par la municipalité à Marcel Bestien. Des problèmes d’accueil du public sont nombreux. La municipalité décide de construite une salle de spectacles, l’Amphy, qui est inauguré le 16 septembre 2000, soulageant ainsi l’illustre salle Bestien
La municipalité fait l’acquisition des ateliers Mertz situés à l’arrière de la salle, et entreprend des travaux de restauration. Elle est inaugurée dans sa nouvelle configuration le 22 janvier 2011. Cette salle était attenante au café domicilié au n°43, Avenue des Nations.
Extrait du fascicule « Salle Bestien, un siècle de pratique festive et culturelle » de Albert Liebnau et Anne Saluzzi.
Salle Bestien après rénovation.