La nouvelle église est construite en 1822 et reçoit ses cloches en 1824. Elle est placée sous le patronage de saint Vit ou saint Vitus et de saint Nicolas.
Le roi Louis Philippe accorde une indemnité de 30 000 F. En remerciements, les habitants demandent que la première pierre apporte le souvenir de ce bienfait et conserve leur reconnaissance et respect envers le Roy père de la patrie. C’est ainsi que sur la première pierre, posée le 1er juin 1822, étaient insérées plusieurs pièces de Monnaie de l’année et plusieurs médailles du règne du Roy.
Il y était inscrit :
« En juin 1815, fut détruite, pour faciliter la défense de Thionville, l’antique église de Basse-Yutz (Judicium) de la célèbre au IXième siècle.en juin 1822, une église a été construite, S. M. Louis XVIII ayant accordé une indemnité de 30 000 F ».
En 1849, la porte et les lambris détériorés par la fiente de pigeon et la neige, doivent être remis en état. Cela nécessite la vente de bois communal et de taillis de 25 ans pour financer les travaux. La démarche est longue et fastidieuse, nécessitant de nombreuses réunions du conseil municipal, qui finance au compte-gouttes les différents matériels indispensables à la révovation de l’édifice. En 1850, la toiture nécessite une remise en état. Les travaux seront financés par la vente du bois dit « de la coupe du quart » mais qui ne trouve pas preneur. En 1855, il faut refaire un plafond le lambris en ruine.De nombreux travaux sont réalisés par des bénévoles, telles les grilles qui sont créées et installées par Monsieur Nicolas Hemmer.
Partiellement détruite par un incendie le 1er mars 1890, l’église est restaurée en 1892 et agrandie de 1925 à 1926, par l’architecte communal de Basse-Yutz, Dornseiff, qui a construit le temple. Son agrandissement devient nécessaire car elle est trop petite pour accueillir l’apport de fidèles dû au développement du Chemin de Fer. La commune désargentée ne peut acquérir de nouvelles cloches qu’en novembre 1909.
La construction du cimetière se fait autour de la nouvelle église en 1823, pour les 3 villages, Basse-Yutz, Macquenom et Haute-Yutz.La construction de la nouvelle église de Haute-Yutz, (Sainte-Ursule) et de son cimetière, permet d’enterrer les morts de cette commune à partir de 1846.
Le cimetière de Basse-Yutz entourant l’église existe jusqu’en 1960. Deux maisons y sont construites sur son emplacement après son abandon. Le nouveau cimetière, situé rue Nationale, avant la barrière SNCF actuelle, est érigé en 1905. On y accède par le « chemin du Cimetière », qui est une impasse prolongeant la Grand’Rue, la rue des Artisans n’existant pas encore pour rejoindre la rue Nationale.
Ce chemin est mal entretenu et gêne l’extension des établissements Champion. En 1961, ces derniers achètent le terrain correspondant et aménagent la rue du Somp à leurs frais pour permettre aux camions de rejoindre leurs ateliers dans de bonnes conditions. En 1917, pendant la première guerre mondiale, les cloches sont réquisitionnées par les Allemands pour être fondues et en faire du matériel de guerre. Le même scénario manque de se reproduire pendant la seconde guerre, mais les Yussois cachent les cloches dans la cour de la maison d’œuvre.
En octobre et novembre 1944, l’église est endommagée par des tirs d’artillerie de l’armée américaine. La grande cloche est endommagée gravement par un obus. L’église ne sert plus de lieu de culte à partir de la mi-octobre 1944. En Moselle, quarante deux églises ont été endommagées par faits de guerre.
Le clocher endommagé s’effondre à la suite d’un orage le 14 juillet 1946. L’église est reconstruite à son emplacement actuel, par l’entreprise Charles Lutzweiler, sur une partie du jardin du presbytère et de l’ancien cimetière, pendant les années 1955-1959. Pour financer la reconstruction on émet un emprunt qui est clos le 1er octobre 1953 et une souscription dont les billets sont vendus 100 F.
La première pierre est posée le 30 octobre 1955 par Monseigneur Heintz évêque de Metz. Elle est bénie en deux temps, les extérieurs le 30 avril et l’intérieur le 1er mai 1959, par Monseigneur Schmitt évêque depuis le 13 novembre 1958. L’église est reculée de 10 m par rapport à l’ancien emplacement. C’est la Coopérative de Reconstruction Immobilière des Edifices Religieux Sinistrés de la Moselle qui supervise les travaux et à qui la municipalité doit payer ses travaux, dont une partie est financée par les dommages de guerre. Le coût de la construction dépasse de 16 millions de francs le montant des indemnités prévues. En 1963, les vibrations de l’ancien clocher conduisent à faire expertiser la construction. Dans l’impossibilité de trouver un accord entre les différents experts, la ville confie ses intérêts à un avocat.
Les cloches sont arrêtées en 1964 car leur ballant provoque des vibrations entraînant des oscillations dangereuses de la croix la surplombant. Le clocher est démoli en 1979.
Un nouveau clocher métallique de 13 tonnes est mis en place en 1981 et la croix voit sa hauteur réduite de 1,50 m à la demande de l’Aviation civile. Le coût est estimé à 500 000F dont 200 000F du conseil de fabrique.
Le monument aux morts est inauguré le 23 novembre 1924. Il est construit sur l’initiative de l’association du Souvenir Français qui lance une souscription recueillant 8 000 F. Une subvention municipale de 1 000 F complète la dotation permettant d’effectuer la construction qui est confiée à l’architecte Dornseiff. Le maire de l’époque est Monsieur Georges Quirin, maître boulanger.
Les travaux de la grotte de Notre-Dame de Lourdes sont confiés à l’entreprise Aristide Biacchi. Elle est inaugurée le 12 juin 1938. Elle est restaurée en 2012.
Le 16 juin 1964, un individu d’origine étrangère, pris de folie, s’acharne avec une manivelle sur :
- la statue de la pleureuse du monument aux morts à qui il casse la main gauche. La statue est estimée à l’époque à 350 000 anciens francs.
- la statue de la vierge de Lourdes de la grotte qui est décapitée.
- à l’intérieur de l’église, sur la porte du tabernacle, le pupitre de l’orgue, des chandeliers, un vase en verre, la statue d’une vierge de 1 m de haut qui sont brisés. La croix du baptistère est tordue. Une statue d’une mère pleurant ses disparus est érigée à sa base. Elle est déposée au moment de la restauration du monument et n’est pas remise en place.
Derrière la crypte, à l’emplacement du petit parking en dalles-gazon, se trouve la maison « la goutte de lait « , sorte de dispensaire où, après la seconde guerre, les mères viennent faire examiner leurs jeunes enfants. Pendant l’occupation allemande, c’est une bibliothèque .
Le conseil municipal décide en octobre 1959, de transformer cet emplacement en parking. Des bancs sont installés et permettent aux promeneurs de s’y reposer, de bavarder tout en observant l’augmentation de la circulation.
A l’angle de cette place, des W. C. publics sont rasés en 2003 pour faire place à des toilettes modernes ……mais payantes.